Nicolas Machtou, membre du collège de l’Araf de novembre 2014 à octobre 2015

Nicolas Machtou

Nommé le 1er novembre 2014 par le gouvernement pour 6 ans, Nicolas Machtou démissionne du collège de l’Araf en octobre 2015, pour occuper le poste de conseiller transports à l’Elysée. Yann Pétel le remplace en octobre 2016.

Bio express

Né en 1975, Nicolas Machtou est conseiller référendaire à la Cour des comptes depuis avril 2014, après avoir été conseiller technique chargé de l’énergie et de l’environnement au cabinet de Jean-Marc Ayrault de 2012 à 2014. Ancien élève de la Columbia University, il a été chef de pôle « filiales et activités nouvelles » à la direction financière de Réseau Transport d’électricité (RTE, filiale d’EDF), de 2009 à 2012. Il a passé trois ans auprès du président du directoire de Réseau de l’intelligence électrique (RTE), après avoir été chargé de mission à la Commission de la régulation de l’énergie (CRE) de 2004 à 2006.

Portrait express

Tous les mardis matin, il avale les quelques kilomètres qui séparent la rue Cambon de la Tour Montparnasse en vélo à assistance électrique, pour participer aux séances hebdomadaires du collège de l’Araf. Il ne se déplace d’ailleurs qu’en train et en deux-roues électriques. Conseiller référendaire à la cinquième chambre de la Cour des comptes depuis avril 2014, c’est lui qui conseillait Jean-Marc Ayrault à Matignon, sur les questions d’énergie et d’environnement.

Spécialiste de ces sujets depuis un master à Columbia University (New York), Nicolas Machtou est entré à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dès son retour en France en 2004. Il a rejoint Réseau de transport d’électricité (RTE) en 2006, auprès d’André Merlin, fondateur et premier président du directoire de RTE puis de Dominique Maillard. Il a notamment préparé l’entreprise à la transposition des directives européennes de libéralisation des marchés de l’électricité qui imposaient la séparation des fonctions de production et de transport d’électricité.

Nommé à l’Araf en novembre 2014 – trois mois avant l’entrée en vigueur d’une réforme qui impose cette même séparation entre l’Epic de tête SNCF et le gestionnaire d’infrastructures SNCF Réseau – il est donc rompu à l’exercice.

De l’énergie au ferroviaire

La régulation des deux secteurs est-elle comparable ? « Dans les deux cas, il y a une situation de monopole naturel, mais les dynamiques économiques des deux secteurs sont très éloignées : quand l’un est profitable, l’autre est davantage subventionné. Dans le ferroviaire, comme dans l’énergie, il s’agit d’entreprises verticalement intégrées, chargées d’importantes missions de service public, avec une culture sociale très homogène, une profonde fierté d’appartenir à l’histoire industrielle du pays. Dans les deux cas, il y a l’exigence de s’engager davantage dans la construction du marché unique, ce qui suppose de distinguer ce qui relève du monopole naturel, des missions de service public, et de la concurrence, analyse Nicolas Machtou. Dans l’énergie comme dans le ferroviaire, l’autorité de régulation est un maillon clé de la chaîne. C’est elle qui protège l’indépendance des activités régulées, assure l’absence de subventions croisées, introduit de la transparence et de la publicité pour renforcer les preuves de non-discrimination entre les opérateurs. Elle doit être un facteur de confiance pour les nouveaux entrants et exercer un pouvoir d’influence et de pédagogie sur l’opérateur historique. C’est aussi une question de bonne gestion des deniers publics lorsque les secteurs sont très subventionnés, comme le ferroviaire », conclut le nouveau membre du collège de l’Autorité.